Garros Paradize…

, par Simon o Tarsier

Au cabaret du paradis perdu, la terre est plate comme une très ancienne carte du monde.
Au cabaret du paradis perdu, l’herbe est verte et nourrit de drôle de ruminants.
Au cabaret du paradis perdu, les hôtes sont montés en graine.
Au cabaret du paradis perdu, les anges naissent dans des cocons, n’ont pas besoin d’ailes pour s’élever et danser sur un air de guitare saturée.
Au cabaret du paradis perdu, la Sainte Trinité est une bande de filles.
Au cabaret du paradis perdu, les feuilles y meurent encore.
Au cabaret du paradis perdu, on y mange bien et on peut chanter pour se tenir chaud.
Au cabaret du paradis perdu, c’est “smoking” et tenue correcte exigée même débraillée.
Au cabaret du paradis perdu, on a le droit d’avoir peur. Et même peur d’avoir peur.
Au cabaret du paradis perdu, il nous reste suffisamment de chair et de courage pour se prendre encore dans les bras.
Au cabaret du paradis perdu, c’est la dernière ce soir. On ferme et on se demande ce qu’il adviendra de nous après.

P.-S.

Garros Paradize a été lu, en octobre 2015, sur Radio Circa et écrit à la suite du spectacle Cabaret Perdu dans le cadre du projet Garros Paradize de la la compagnie Attention fragile et présenté au festival Circa.